Le téléphone mobile n'est plus épargné par la crise économique. Au cours des trois dernières semaines, les clients se sont moins pressés dans les boutiques malgré l'approche de Noël. Selon le cabinet d'études GFK, les ventes se sont effondrées de près de 20% par rapport à l'an dernier.
Ça y est, nous sommes touchés par la crise..." C'est le constat amer d'un patron d'un grand groupe de distribution spécialisé dans les ventes de téléphones mobiles. Une déclaration faite sous le couvert de l'anonymat, car elle va à l'encontre des discours plutôt rassurants qui prévalaient il y a encore peu de temps dans l'Hexagone. Fabricants et opérateurs indiquaient alors à l'unisson ne pas être touchés par la crise "pour l'instant".
Il n'empêche, il y aura eu nettement moins de téléphones mobiles dans la hotte du père Noël cette année. Alors que se joue à cette période plus du tiers des ventes de l'année, ce n'était pas la cohue dans les boutiques ces dernières semaines. "Nous enregistrons en décembre une baisse de 15% de la fréquentation moyenne de nos magasins", poursuit le distributeur. Un repli constaté dans un réseau de distribution concurrent, où la fréquentation a baissé "de 10% à 25% selon les emplacements".
Et qui dit moins de gens dans les boutiques dit forcément moins d'actes de vente. Le cabinet d'études GFK suit, semaine après semaine, l'état du marché dans la grande distribution et les magasins spécialisés. Le constat est sans appel: "Les ventes de mobiles ont chuté de 18% en volume la première semaine de décembre et de 20% la deuxième par rapport à la même période de l'an dernier, indique l'analyste Matthieu Cortesse. Le repli du marché se faisait sentir depuis octobre, mais s'est nettement accéléré depuis début décembre." GFK n'a pas de remontées des boutiques détenues directement par Orange, SFR et Bouygues Telecom, où sont réalisées la majorité des ventes. Mais il est peu probable qu'elles aient connu une tendance inverse.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce retournement. Tout d'abord, le marché est mature puisque neuf Français sur dix ont désormais un mobile. "En période de crise, ils réfléchissent à deux fois avant de changer de téléphone", estime l'analyste de GFK. Et quand ils se décident à sauter le pas, ils prennent garde à leur porte-monnaie. "Des mobiles très haut de gamme comme l'iPhone partent bien, car ils sont fortement subventionnés par les opérateurs", explique un distributeur. A l'autre bout de la chaîne, les téléphones simples et pas chers connaissent également un beau succès. "Mais, entre les deux, c'est le désert". Selon GFK, les mauvaises ventes de Noël peuvent également s'expliquer par un phénomène d'attente. "Certains consommateurs anticipent des baisses de prix à venir du côté des offres d'accès à l'Internet mobile", poursuit le cabinet d'études. D'autres clients attendent l'arrivée de l'iPhone chez SFR et Bouygues Telecom après la décision du Conseil de la concurrence de casser l'exclusivité d'Orange.
Même si les mobiles sont finalement peu onéreux pour le consommateur par rapport à leurs prix réels, la maîtrise du budget a donc été déterminante. "Les clients font de plus en plus attention à leur facture", confirme un distributeur. Cela vaut pour l'achat du téléphone mais aussi pour le choix du forfait. "On constate une baisse des achats des gros abonnements de plus de deux heures au profit des petits forfaits bloqués", poursuit-il. Du coup, le prix du panier moyen (mobile+forfait) d'un client se replie par rapport à l'an dernier. Un concurrent est moins alarmant, notant que "le client ne veut pas forcément changer ses habitudes, mais en veut plus pour son argent". Dans tous les cas, les opérateurs vont devoir s'adapter.
Suite aux ventes décevantes de Noël, GFK s'apprête désormais à revoir ses prévisions. Il anticipait en novembre une croissance du marché français de 7% en 2008 (avec 24,3millions de mobiles vendus) et de 4% l'an prochain. "Finalement, la croissance sera plus faible cette année et pourrait être nulle l'an prochain", anticipe Matthieu Cortesse. Les difficultés ne font que commencer...
Source : Les Echos
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