Alain Bazot, le président de l'UFC-Que Choisir, l'association reconnue pour défendre les consommateurs, a adressé hier, le lundi 26 mars, une lettre recommandée au 'président de Free Mobile' lui demandant de plus amples explications concernant les difficultés de son réseau.
Deux dates: Les 2 et 20 mars, le réseau du nouvel opérateur de téléphonie mobile a connu deux pannes sérieuses, allant d'une heure à une heure et demie en soirée. Et fréquemment, en fin de journée, autour de 19 heures, beaucoup de Freenautes se plaignent de ne pas pouvoir émettre ou recevoir des appels.
'Les clients ont droit à une information loyale sur ce qui se passe chez Free. L'opérateur ne leur en donne pas suffisamment. Dans notre courrier, nous lui rappelons cependant que tout dysfonctionnement est une inexécution contractuelle qui ouvre droit à réparation pour le consommateur en vertu de l'article 1147 du code de la consommation', explique M. Bazot, joint au téléphone. 'Les opérateurs de téléphonie mobile sont tenus à une obligation de résultat', souligne-t-il.
A cela, le président de l'Association précise :
'Nous ne sommes pas une association anti-Free primaire. Nous nous réjouissons de l'arrivée d'un quatrième acteur sur le marché du mobile. Et nous comprenons que leur réseau puisse rencontrer des problèmes au début. Sauf que là, cela commence à durer'
'C'est presque un conseil d'ami que je donne à Free : qu'ils arrêtent de faire l'autruche, sinon leurs clients risquent d'en tirer les conséquences', argumente-t-il.
L'UFC-Que-Choisir donne dix jours à Free pour s'expliquer sur le phénomène, rétablir sa qualité de service initialement prévue et éventuellement rembourser les clients qui ont subi des préjudices. Sinon, l'UFC-Que Choisir menace de poursuivre le nouvel opérateur en justice.
Free travaille à résoudre ces problèmes. Les deux pannes du 2 et 20 mars seraient dues à la défaillance d'un équipement de signalisation sur le réseau de Free. La machine de sauvegarde n'aurait pas réussi à établir le dialogue avec le réseau d'Orange, sur lequel, pour l'instant, passent l'essentiel des appels des clients Free, en vertu d'un contrat d'itinérance entre les deux opérateurs.
Par ailleurs, les difficultés quotidiennes du réseau s'expliqueraient par le fait que les passerelles entre le réseau d'Orange et celui de Free ne sont pas suffisamment dimensionnées pour accepter les clients Free (ils seraient en tout 2,2 millions aujourd'hui). Free rajoute du matériel sur son réseau : des capacités importantes devraient être ajoutées dans les jours qui viennent, puis dans deux semaines.
Affaire à suivre !
Source : Le Monde.fr