Si elle se concrétise, cette opération marquera un tournant historique dans le secteur, avec une répartition inédite des actifs du deuxième opérateur du marché.
Une alliance stratégique entre concurrents
Historiquement rivaux, Bouygues Telecom, Free et Orange ont fait front commun pour racheter SFR, propriété du groupe Altice France.
L'offre porte sur un vaste périmètre d'activités valorisé à 17 milliards d'euros et exclut notamment certaines filiales comme le réseau XP Fibre et Intelcia. Les trois opérateurs envisagent une répartition précise : 43 % des actifs pour Bouygues Telecom, 30 % pour Free-Groupe iliad et 27 % pour Orange.
Cette opération, si elle aboutit, transformerait le marché en réunissant les principaux acteurs autour du même projet, tout en maintenant une dynamique concurrentielle.
La promesse d'une continuité de service
La proposition commune ambitionne d'assurer une continuité de service pour les abonnés SFR, qui représentent encore près de 25 millions de clients.
Durant une période de transition, une société dédiée pourrait gérer les migrations progressives vers les nouveaux opérateurs. Les activités grand public (B2C) seraient réparties entre Bouygues, Free et Orange, tandis que le segment professionnel (B2B) serait partagé essentiellement entre Bouygues et Free.
Quels impacts pour les clients SFR ?
Au deuxième trimestre 2025, SFR comptait environ 19,3 millions d’abonnés mobile et 6,1 millions d’abonnés pour l’Internet fixe en France (à noter que ces chiffres sont en légère baisse par rapport à l’année précédente, ce qui confirme une érosion régulière de la base de clients de SFR sur les deux segments).
Concrètement, comment pourraient être impactés les clients de l'opérateur en cas de rachat ? Si les trois opérateurs rassurent sur la préservation de la qualité de service et l'investissement dans les réseaux et la cybersécurité, certains spécialistes évoquent un possible bouleversement des offres et une éventuelle hausse des prix en cas de réduction du nombre d'acteurs.
Migration automatique vers un nouvel opérateur
Si l’opération se concrétise, les contrats SFR seront transférés automatiquement vers l’un des repreneurs, selon la répartition prévue. Les clients n’auront pas la possibilité de choisir leur nouvel opérateur, ni de conserver leurs conditions d’abonnement actuelles. Cette migration touchera aussi bien les abonnés mobile et Internet fixe que les clients RED by SFR.
Modification des offres et des tarifs
Les offres SFR risquent de disparaître ou d’être profondément modifiées. Les clients devront adopter les catalogues des nouveaux opérateurs, et certaines options pourraient ne plus être proposées. La consolidation du marché, passant de quatre à trois grands acteurs, pourrait entraîner une hausse progressive des prix, notamment sur les forfaits low cost, car la pression concurrentielle serait moins forte.
Vers moins d'innovation ?
La disparition de SFR et la concentration du secteur pourraient réduire la diversité des offres et ralentir le rythme d’innovation, car les opérateurs auraient moins de raisons de se démarquer à tout prix.
Rappelons toutefois que pour l'instant, rien n'est acté, comme le souligne le communiqué de presse publié conjointement par Bouygues, Free et Orange : "Il n'y a aucune certitude à ce stade que cette offre indicative puisse aboutir à un accord."
À suivre, donc !
