Indice de durabilité : de quoi s'agit-il ?
Depuis le 1er janvier 2021, les smartphones (et autres produits à composants électroniques, tels que les ordinateurs portables, les téléviseurs ou encore les lave-linge) sont dotés d'un indice de réparabilité : noté sur 10, celui-ci permet d'évaluer la facilité à réparer un appareil donné, en cas de dysfonctionnement survenu après la période de garantie légale. Sont pris en compte dans le calcul, notamment, la facilité de démontage, la durée de disponibilité des pièces détachées ou encore leur prix.
Avec leur nouvel indice baptisé "indice de durabilité", les pouvoirs publics prévoyaient d'aller plus loin encore, en incluant dans les critères pris en compte la fiabilité des appareils et leur robustesse (résistance à l'eau, aux chutes, etc.). Cet indice devait être mis en place courant 2024, conformément à la loi Agec (loi antigaspillage pour une économie circulaire).
Objectif : offrir aux consommateurs davantage de transparence sur les produits achetés et lutter contre la fameuse obsolescence programmée, dont on connaît l'impact aussi bien pour le porte-monnaie des consommateurs qu'en termes de pollution environnementale. Le projet avait d'ailleurs reçu le soutien de différents acteurs, tels que l'association HOP (Halte à l'obsolescence programmée) et le fabricant de smartphones durables Fairphone.
Pourquoi la France met-elle un terme à ce projet ?
Sur le papier, donc, l'indice de durabilité avait tout pour plaire. Alors, pourquoi abandonner cette initiative ?
Tout simplement, car il fait de l'ombre à un projet similaire mené à l'échelle européenne, dont la mise en place est prévue pour mi-2025. Dès lors, si l'indice de durabilité français était mis en place en 2024, il serait remplacé par celui européen l'année suivante. C'est pourquoi Bruxelles a émis un avis défavorable circonstancié au projet hexagonal à l'automne dernier, pointant du doigt les "charges additionnelles" pour les acteurs du secteur et la "confusion possible" chez les consommateurs.
Le 5 février dernier, les équipes de Christophe Béchu ont donc envoyé un courrier à la Commission européenne indiquant avoir pris acte de l'avis et précisant qu'elles "qu’elles ne procéderont pas à la publication du texte en question, afin de tenir compte des préoccupations de la Commission en termes de bon fonctionnement du marché intérieur dans le contexte de l’entrée en vigueur, en juin 2025, de la nouvelle étiquette européenne." Notons que si ce projet est abandonné pour les smartphones, il reste d'actualité pour d'autres produits, téléviseurs par exemple.
En attendant la mise en oeuvre de l'initiative européenne, l'indice de réparabilité actuellement en vigueur dans l'Hexagone reste un indicateur fiable pour les consommateurs désireux de s'orienter vers un smartphone le plus écologique possible. Le Samsung Galaxy S21 a, par exemple, obtenu l'excellente note de 8,3/10 !
