ADSL, VDSL2, xDSL : qu'est-ce que c'est ?
ADSL, VDSL et VDSL2 sont des technologies similaires permettant d'accéder à internet. Elles sont d'ailleurs regroupées sous l'appellation générique de xDSL (Digital subscriber line). Bien que la première d'entre elles soit apparue en 1999 en France et la seconde en 2013, elles représentent toutes deux toujours l'essentiel des offres des fournisseurs d'accès internet.
ADSL : le début du haut débit
Lorsque l'ADSL est commercialisé pour la première fois en France en 1999, c'est une véritable révolution puisqu'il annonce la fin des modems 56k et du bas débit. L'ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) s'appuie en effet sur le réseau téléphonique existant. En utilisant une bande de fréquence différente de celle de la téléphonie fixe, il est ainsi possible de transférer un flux de données à un débit nettement plus important que précédemment.
Pour que les différents appareillages (téléphone fixe, carte ADSL, etc) parviennent à distinguer et à interpréter les signaux qui leur sont destinés, il suffit alors simplement d'installer un filtre ADSL sur la prise téléphonique. Ce n'est désormais plus nécessaire car les dernières générations de box internet intègrent nativement ce filtre.
L'opérateur historique France Telecom peut donc proposer l'ADSL à chaque foyer français disposant d'un abonnement téléphonique sans avoir à investir puisque cette technologie repose entièrement sur un réseau déjà fonctionnel. La simplicité de son déploiement à l'échelon national contribue largement à sa démocratisation et à l'explosion d'internet dans les années 2000.
VDSL2 : la porte ouverte haut débit
Si l'ADSL présente l'avantage de pouvoir être facile d'accès, en revanche, son débit reste limité. Après une première évolution en ADSL2+, l'opérateur historique de téléphonie teste un protocole de transmission de données à haut débit, le VDSL. Celui-ci s'appuie également sur le réseau fixe mais avec une réduction importante de l'effet d'atténuation (diminution du débit en fonction de la distance).
Le transfert de données est nettement plus rapide, c'est le début du haut débit. En 2013, l'Arcep donne son feu vert à la commercialisation du VDSL qui connaît à son tour diverses évolutions jusqu'au VDSL2. Pour bénéficier d'un débit pouvant atteindre 100 Mbits/s (et qui n'est que théorique), il suffit de relier n'importe quel ordinateur à une prise spéciale, le 8P8C ou RJ45.
Les inconvénients de l'ADSL et du VDSL2
Les débits de l'ADSL et du VDSL2 ne sont que théoriques. Si ces deux technologies sont aujourd'hui largement proposées par les fournisseurs d'accès, elles présentent en effet de nombreux inconvénients. En ce qui concerne l'ADSL, trois limites de taille :
- un débit plafonné, et ce, quel que soit l'opérateur. Par ailleurs, celui qui est indiqué dans les différentes offres n'est que théorique. Il faut souvent composer avec un débit moindre ;
- un débit asymétrique, c'est-à-dire qu'il vous faut davantage de temps pour envoyer un fichier qu'il ne vous en faut pour le télécharger ;
- un phénomène d'atténuation : plus la distance entre le central téléphonique et la prise téléphonique de l'abonné est importante, et plus le débit se dégrade.
Pour ce qui est du VDSL2, on dénombre deux inconvénients :
- être raccordé à un central téléphonique équipé VDSL2, ce qui n'est pas systématique. Si ce n'est pas le cas, il faut se contenter de l'ADSL ou de l'ADSL2+ ;
- être proche dudit central téléphonique car, là encore, il existe un phénomène d'atténuation qui est encore plus flagrant qu'avec la technologie précédente. Plus l'abonné est loin, plus son débit chute.
La fibre optique : le confort du très haut débit
Depuis 2022, la France ambitionne de rendre le très haut débit accessible à l'ensemble des foyers, et ce, sans perte de débit. Pour y parvenir, sur tout le territoire, c'est la solution de la fibre optique qui a été privilégiée.
Internet très haut débit : qu'est-ce ?
Contrairement à l'ADSL et au VDSL qui s'appuient sur un réseau de fils en cuivre, le très haut débit repose sur une technologie toute autre, la fibre optique. Malgré un diamètre pas plus important que celui d'un cheveu, ce sont :
- des quantités phénoménales de données, de photos ou encore de vidéos qui peuvent y transiter. Il est donc possible pour plusieurs personnes d'utiliser simultanément la même connexion, tout en jouissant du très haut débit ;
- des vitesses de transmission très élevées. La fibre permet une très grande fluidité des échanges de données numériques de différentes natures. L'une des utilisations possibles est la réception des chaînes TV en haute définition, reléguant définitivement aux oubliettes la disgracieuse antenne râteau que l'on trouvait jusqu'ici sur chaque habitation ;
- des pertes du débit très faibles et surtout, sans comparaison aucune avec celles enregistrées avec le xDSL.
Un déploiement encore inégal sur le sol tricolore
Plus de 99% du territoire français est couvert par les technologies ADSL ou VDSL2. En effet, le xDSL s'appuie sur le réseau de téléphonie fixe et transite par des fils de cuivre. Si cela lui permet de pouvoir être disponible quasiment dans tous les foyers, son débit reste limité. La fibre optique est, quant à elle, inégalement disponible sur le territoire français :
- D'après les rapports de l'Arcep « Au 31 décembre 2023, parmi les 44,1 millions de locaux recensés par les opérateurs sur le territoire national, 38 millions sont raccordables à la fibre optique et plus de 6 millions restent à rendre raccordables. La couverture en fibre optique a progressé [...] et atteint 86 %. »
Une différence qui s'explique par le fait que, pour le très haut débit, il faut créer un tout nouveau réseau pour relier chaque ville, chaque logement, chaque entreprise. Un travail gigantesque qui est parfois ralenti par des difficultés comme l'isolement, la topographie ou encore le coût d'un tel déploiement. La France a toutefois décidé de réduire la fracture numérique en priorisant le déploiement du réseau de fibre optique jusqu'à l'abonné (FTTH).